BIO EXPRESS DEGRADABLE. Stéphane Paille (1965-2017).


Il formait un putain de duo avec son pote Canto lors du championnat d'Europe espoirs en 1988. Des deux enfants terribles du football français, il n'en reste désormais plus qu'un seul. Stéphane Paille est décédé ce mardi 27 juin, jour de son anniversaire (il entrait sur ces 52 ans), d'une maladie foudroyante. Sur la touche pour toujours, Stéphane Paille laisse un vide abyssal aux supporters, de bons souvenirs, parfois rock'n'roll, partout où il est passé, notamment son club formateur : le F.C Sochaux-Montbéliard.

Quand il fait ses adieux à Bonal au terme de la saison 1988-89, tout le monde s'accorde ou presque pour voir à l'endroit de Stéphane Paille un attaquant d'avenir. Le joueur est un surdoué formé à l'école sochalienne, véritable bastion de futures stars (Stopyra, Anziani, Sauzée...). Les propositions affluent de toute l'Europe, il choisira celle du cœur. Arrivé dans le Doubs en provenance de Thonon, Stéphane Paille intègre le centre de formation et débute en D.1 à 17 ans au cours de la saison 1982-83. Cette même année, il devient champion d'Europe junior et remporte la coupe Gambardella en 1984 avec une équipe dont il est le capitaine et le meilleur joueur sur le pré. Après le départ de Philippe Anziani à Monaco, le néo-lionceau succède à son ancien coéquipier à la pointe de l'attaque sochalienne. Il a 19 ans, marque 15 buts et termine meilleur buteur de l'équipe (1984-85), un titre honorifique qu'il s'adjuge au cours des cinq saisons suivantes. Paille met le feu à la grange et s'ouvre naturellement les portes de l'équipe de France. Le jeune prodige honore sa première sélection le 10 septembre 1986, au lendemain du mondial mexicain, en Islande. Devenu international, Stéphane Paille ne peut cependant éviter la relégation du F.C.S.M en 1987. Un drame pour le joueur qui craint pour l'avenir : « La division 2, c'est pour nous l'oubli garanti, un enterrement de deuxième classe. Sans parler des guets-apens permanents qui nous attendent. » Sochaux sort haut la main de ce traquenard et remonte dans la foulée (1er, 61 pts, 27 victoires, 3 nuls, 2 défaites, 97 buts pour, 17 contre). C'est un récital offensif qui mène par ailleurs les Lionceaux en finale de la coupe de France, malheureusement perdue aux tirs au but contre Metz (1988) . Déçu mais pas touché, Stéphane Paille se rattrape en devenant champion d'Europe avec les espoirs, sacré par ailleurs meilleur joueur français.


Malgré un statut de promu lors de la saison 1988-89, Sochaux garde le même rythme que l'exercice précédent et termine au pied du podium (4ème). Stéphane Paille inscrit 15 buts mais il est temps de partir voir ailleurs. Toute l'Europe est séduite par l'avant-centre doubiste, mais ce dernier opte pour Montpellier afin d'y retrouver son copain du service militaire Eric Cantona. Un mauvais choix qui annonce son déclin. Stéphane Paille reste seulement quatre petits mois dans l'Hérault. Montpellier, avec Aimé Jacquet aux commandes, ne décolle pas et Paille part pour Bordeaux en novembre 89. En Gironde malheureusement, il cire trop souvent le banc et perd sa place en équipe de France. Son compteur reste ainsi bloqué à huit sélections (1 but, contre la Tchécoslovaquie). Stéphane Paille traverse alors les années 90 comme une âme en peine, balloté entre Porto (1990-91), Caen (1991-93) alors qu'il espérait un retour à Sochaux, de nouveau Bordeaux (1993-94) puis des piges à Lyon, au Servette, à Mulhouse et une fin de carrière à Heart of Midlothian (1996-97) en compagnie de l'ancien portier sochalien Gilles Rousset. Une deuxième partie de carrière en dents de scie, à l'image d'un moral bien souvent en vrac à cause d'une vie dissolue, bercée par les excès et les abus artificiels. Une vie d'artiste pour conclure.



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