Y A PAS QU'LE FOOT (ou presque). Gilbert Gress.

On peut être à la tête de l'Etat et malheureusement pas trop vacciné contre la connerie. Le 1er mai dernier, le président-candidat a fêté le « vrai travail » avec ses militants au Trocadéro, appelant les syndicats à baisser pavillon rouge pour une France plus forte. Mais bordel à maman qui tapine au fond des bois, c'est quoi en fait un vrai boulot pour la droite et cet amoureux du foot, du PSG en particulier, le parti sans générosité ? The Vintage Football Club a enquêté auprès des footballeurs et donne un début de réponse avec Gilbert Gress, émigré en Allemagne, modèle économique et social du chef de l'Elysée très regardant sur les 35 heures et les loisirs de ses concitoyens oisifs, surtout ces feignasses de fonctionnaires toujours à toussoter pour un oui pour un non. Sarko dit halte à la tricherie et aux arrêts-maladie en lorgnant du côté de la Bundesrepublik où les travailleurs frontaliers ont plutôt la vie cool à son grand étonnement.

En Allemagne, Gilbert Gress a le temps de prendre soin de lui.

Gilbert Gress arrive en Allemagne au mitan des sixties. Pendant 5 ans, de 1966 à 71, le lunatique attaquant aux lunettes rondes fait les beaux jours du VfB Stuttgart, roule en Porsche à fond les gamelles sur les autoroutes teutonnes et exerce, parfois, son métier de footballeur quand son temps libre lui en laisse le loisir. L'ancien Strasbourgeois ne s'en cache pas, la Bundesliga c'est Lady Gaga et la fête du slip : « Il y a certes des clubs comme Mönchengladbach où la préparation est intensive, mais d'une manière générale, dans la Bundesliga, l'entraînement est raisonnable. On part du principe qu'il faut garder l'essentiel de ses forces pour le match ». Le Français du Neckarstadion l'avoue sans détour: il ne se foule pas trop la semaine avant de s'éclater le week-end sur les vertes pelouses allemandes, et traîne sa dégaine de militant trotskyste dans les rues de la ville en sifflotant les mains dans les poches, hésitant entre là le coiffeur, ici un film au cinoche ou encore un concert des Toten Hosen. Son programme en dit long sur la mentalité germanique et casse la baraque de la droite libérale. A toi de juger :

Il a aussi le loisir de lire le journal seul...

  • Lundi: travail physique (½ heure) et technique (20 minutes).
  • Mardi: 1 heure de travail physique et technique suivi d'un petit match d'une durée variable, mais de toute façon inférieure au temps réglementaire.
  • Mercredi: léger travail d'entretien et petit match de ¾ d'heure.
  • Jeudi: Match contre la réserve ou une autre équipe d'une durée d'une heure.
  • Vendredi: pas d'entraînement. Promenade.
  • Samedi: match de championnat.
... ou avec Mémé.

En comptant large, l'Alsacien bosse une petite dizaine d'heure par semaine, match officiel inclus. Gress a trouvé la bonne formule en Allemagne: le courir moins sur l'aile droite pour gagner plus de Deutsch Mark. Et les libéraux liberticides de ruminer dans leur barbe un plan d'austérité. Sale rouge de coco Suaudeau, plus idéologique sur le sujet mais on ne lui a pas posé la question.

Et faire aussi une partie de cartes en famille.

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