Alors, EURO ? Tchécoslovaquie-RFA 1976. Finale.


Crvena Zvezda Stadium, Belgrade. 20 juin 1976.
TCHECOSLOVAQUIE 2 (5)
ALLEMAGNE 2 (3)
Buts:
Švehlík (8ème), Dobiaš (25ème) pour la Tchécoslovaquie.
Müller (29ème), Hölzenbein (89ème) pour la RFA.
Tirs au buts : Masný, Nehoda, Ondruš, Jurkemik, Panenka pour la Tchécoslovaquie. Bonhof, Flohe, Bongartz pour la RFA.
TCHECOSLOVAQUIE : Viktor; Pivarník, Gögh, Dobiaš (Veselý, 109ème), Čapkovič, Ondruš; Panenka, Švehlík (Jurkemik, 79ème), Móder; Masný, Nehoda.
RFA : Maier; Vogts, Dietz, Wimmer (Flöhe, 46ème), Beckenbauer; Schwarzenbeck, Bonhof, U. Hoeness; Müller, Beer (Bongartz, 80ème), Hölzenbein.

La sélection tchécoslovaque, vainqueur de l'Euro 76.

Mené rapidement au score et breaké au bout de 25 minutes de jeu, on ne donne guère de chance au tenant du titre. Mais la RFA reste fidèle à elle même, puisant au fond de ses ressources morales pour revenir à la marque grâce à Dieter Müller (29ème), et trouve la faille pour égaliser à la dernière minute du temps réglementaire. Un but de l'attaquant de l'Eintracht Francfort Bernd Hölzenbzein qui permet à la Mannschaft de jouer les prolongations. Une spécialité typiquement allemande dans les grandes compétitions internationales si l'on se réfère à la demi-finale de coupe du Monde 70 (contre l'Italie) et sa performance contre l'Angleterre quatre ans auparavant. Jamais deux sans trois, le Kaiser et ses troupes sortent vaincus de cette épreuve. Rageant pour Franz Beckenbauer, lequel dispute à Belgrade son centième match international. Une défaite imméritée pour la RFA mais pas non plus volée par une valeureuse équipe tchécoslovaque. Invaincus depuis deux ans, le capitaine Ondruš et ses coéquipiers font trembler l'Europe avec un jeu solide, pas toujours spectaculaire mais terriblement efficace. L'Angleterre, le Portugal, l'URSS, entre autres, se sont cassés les dents sur le schéma tactique du sorcier Václav Ježek.

Švehlík ouvre la marque en début de rencontre.
Un combat de tous les instants qui place le gardien tchèque Viktor sous le feu des projecteurs et donne soif au Kaiser.

Autre victime illustre du rouleau compresseur tchécoslovaque, les Pays-Bas de Johan Cruijff, dernier finaliste malheureux de la coupe du Monde 74, malmenés en demi-finale au terme des prolongations. Un scénario qui se reproduit d'ailleurs pour chacun des matches qui composent cette coupe d'Europe des Nations 1976. Au moins le public en a t-il pour son argent et y trouve t-il son compte, notamment durant la seconde période de la finale décrite par un journaliste de France Football comme « somptueuse, marquée d'exploits ininterrompus, d'enlevages, de sursauts et par-dessus tout d'une maîtrise technique inégalable ». La cerise sur le gâteau d'une partie enlevée et incertaine jusqu'au bout: la séance de tirs au but et l'invention d'un geste hors-norme. La fameuse frappe liftée victorieuse de Panenka qui emmène son équipe au paradis. Un éden que le président de la FIFA Joao Havalange touche aussi du doigt à l'issue d'une rencontre qu'il qualifie plus tard de « magnifique publicité pour le football [...] qui aurait mérité deux vainqueurs ». Du joli spectacle qui permet aux joueurs de la Mannschaft de repartir chez eux avec une prime doublée malgré la défaite (10.000 marks) et laisse les vainqueurs songeurs, fixés vers de nouveaux objectifs:  « Nous pouvons aussi gagner la coupe du Monde ». Des paroles en l'air lancées sous le coup de l'émotion sans doute.

Panenka sort un geste.
La joie des Tchèques.
Ondrus lève la coupe. Beckenbauer observe la scène avec le maillot des vainqueurs sur le dos.
Les héros du soir posent pour la postérité.

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