JEAN-FRANÇOIS LARIOS. Manic street preacher à Montréal.


Barré chez les Bleus par Michel Hidalgo sous l'œil malveillant de Michel Platini, son coéquipier à Sainté avec qui il est en conflit ouvert pour des raisons extra-sportives, Jean-François Larios termine le championnat 1981-82 sur les genoux. Marqué par ses histoires personnelles avec le capitaine de l'équipe de France et ses déboires dans un club empêtré dans l'affaire de la caisse noire qui éclate en cours de saison, « Jeff », devenu l'homme à abattre et considéré personna non grata à Geoffroy-Guichard, est au centre des polémiques et de la guerre qui oppose Roger Rocher à son entraîneur Robert Herbin. 

L'omnipotent président des Verts veut faire tomber des têtes pour sauver la sienne. A commencer par le milieu stéphanois et « Robby » auquel il demande de prendre position sur le différend entre les deux joueurs. Une gestion du conflit tout en bémol pour l'amateur de musique classique et de Wagner qui agace en haut-lieu : « … Aux alentours des mois de février-mars 1982, j'ai été opposé à Rocher. J'étais à ce moment-là en conflit ouvert avec Platini. Il y avait, entre lui et moi, un modus-vivendi. Seulement, Rocher voulait qu'Herbin prenne position dans la discorde Platini-Larios. En faveur de Platini, bien sûr. Herbin a pris le contre-pied et, sans me donner raison, ne m'a pas désavoué. Cet épisode était un élément de plus à verser au contentieux Herbin-Rocher. Hélas, il y avait déjà longtemps que les deux hommes ne s'entendaient plus ». Sans trop rentrer dans les détails, Jean-François Larios expose le malaise qui plane au-dessus du chaudron et bouillonne par la suite au plus fort de l'affaire de la caisse noire.  « Jeff », parachuté capitaine de l'équipe, est encore au premier plan, accusé de prendre parti pour le clan Herbin alors que la saison 1982-83 s'ouvre sur fond de règlements de compte du côté de l'ASSE malgré le départ de Platoche pour le Juve. « Il s'est avéré que dans une situation bien précise, Herbin m'a soutenu et qu'à ce titre, je lui ai manifesté ma confiance ». La suite, c'est Dallas-sur-Forez qui mène à la démission de l'homme à la pipe, aux commandes du club depuis 1961, et l'arrivée d'une nouvelle équipe dirigée par Paul Bressy. Ce disciple de Roger Rocher prend des mesures radicales dès sa prise de fonction en collant les rebelles au placard : « Capitaine et entraîneur, même combat, donc même sort : la voie de garage ! » En clair, le rouquin est viré et le Pied-noir sommé de trouver un nouveau club au lendemain d'un match contre Paris Saint Germain. Guy Briet, le nouveau patron sur le terrain, veut des joueurs motivés et estime que Larios ne fait plus l'affaire. « Jeff » négocie son départ et compte sur sa bonne étoile et les nombreux contacts avec des clubs étrangers pour rebondir en ce début d'année 83.

Larios et sa cabane au Canada. Sa voiture aussi.

Des touches essentiellement espagnoles. Séville, Las Palmas mais aussi le Real « qui ne connaît pas l'attitude de Stielike pour la saison à venir » et Barcelone « qui voit rejaillir périodiquement les problèmes de Schuster » sont sur les rangs. Des noms ronflants et des promesses. Larios choisit finalement Madrid. Atletico en fait: « En définitif, c'est avec ce club que je me suis mis d'accord ». Pas mal quand même pour le paria du foot français qui espère fournir le Mexicain Hugo Sanchez de ses passes décisives. Mais « Jeff » ne foulera jamais la pelouse du vieux Manzanares. La faute à une vilaine blessure au genou et la mise en minorité de son principal soutien, le président Vicente Calderon en personne. Jean-François Larios plie bagages sans toucher un ballon et signe à Neuchâtel Xamax. Inconvénient, le contrat débute pour la saison suivante. Pour tuer le temps, le natif de Siddi-Bel-Abbès s'exile sur le continent américain et s'offre une pige dans une NASL en perte de vitesse. Destination le Canada et Manic Montréal. Une franchise créée en 1981 sur les cendres de Philadelphia Fury grâce à l'appui financier d'une brasserie locale: Molson. Une manière, pour celui qui ne veut pas rentrer en France de sitôt, « d'apprécier d'autres mœurs et une autre façon de voir la vie » mais aussi et surtout de se refaire financièrement. Les conséquences de la caisse noire et du redressement fiscal inhérent, comme le raconte à l'époque son agent Michel Basilevitch : « Ce contrat est une aubaine. Les dirigeants du club canadien l'avaient déjà contacté un an auparavant. Ils sont revenus à la charge. L'opération, financièrement parlant, est bien sûr très intéressante. Le Manic a payé le dédit de 900.000 francs aux Verts, notamment ». Si, sur le plan économique, Larios touche le gros lot, il ramasse un peu au niveau du sportif.

L'équipe, qui évolue au stade olympique construit par l'architecte du Parc des Princes, Roger Taillibert, est à la traîne sur ses ambitions affichées de concurrencer le grand New York Cosmos. La faute à un effectif peu spectaculaire et un jeu très physique qui font chuter la moyenne de spectateurs. D'où l'idée, germée dans l'esprit des dirigeants du club, de recruter une vraie star pour de faire revenir les fans au stades. Et de confier les ficèles du jeu à l'ex-international français en lui attribuant le n°10. Une confiance sans borne qui ne file pas le trac au banni de Geoffroy-Guichard, sûr de ses moyens, même sur une jambe, malgré le manque de compétition : « Je devrais pouvoir remplir ce rôle sans trop de difficultés. Techniquement, à l'exception du Yougoslave Vujovic, l'ensemble n'est pas d'un niveau très relevé ». Caribou Ginette! Larios taille dans le bois et se colle lui-même une belle étiquette dans le dos dès son arrivée. Au final, « Jeff » participe à quelques rencontres, six au total, et inscrit un seul but. Un faible bilan qu'il défend en mettant en cause les trop nombreuses surfaces synthétiques des stades nord-américains, inadaptées pour le soccer et les techniciens étrangers. Puis d'en rajouter une couche avant d'encaisser son chèque et s'envoler dans la foulée pour la Suisse : « Du point de vue football, je voulais me rendre compte du niveau de ce sport là-bas. Malheureusement, j'ai constaté que les meilleurs joueurs restent les anciens professionels européens. A mon avis, ce n'est pas une bonne chose que les joueurs misent sur une fin de carrière aux États-Unis. On y a tué le football ». Un manque à gagner sportif pleinement remplacé par l'odeur du billet vert. C'était bien là le principal pour Jean-François Larios qui ne s'imposera pas plus à Neuchatel.

 Larios et son maillot 10. C'est Platoche qui va être content.

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9 Commentaires

  1. C'était quoi au fait le problème avec Platini ? J'ai le souvenir que Platoche n'était pas un homme de conflit ; et comme il était largement au dessus de tout le monde, personne ne pouvait lui faire de l'ombre.

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    1. Larios était l'amant de la femme de Platini et tout le monde le savait

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  2. ben platini ne devrai pas lui en vouloir a lui,mais plutôt a sa femme,c'est elle la fautive

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  3. Platini était largement au dessus de tout le monde, et sa femme était au dessus de Larios, en long, en large et en travers.

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  4. Paraît qu'il est gay le Michel ? Ca m'étonne beaucoup mais expliquerait les coucheries de sa femme avec Larios et Boniek !

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  5. Boniek fricotait avec Lato ! Qu'on se le dise !

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