BIO EXPRESS DEGRADABLE. Georges et Bernard Lech.


Les frères Lech ne sont pas de Poznan mais du Pas-de-Calais malgré leurs origines polonaises. Ça va pas être simple cette histoire et pourtant. Tous les deux débutent aux Carabiniers de Montigny puis l'aîné Georges, né à Billy-Montigny justement, file à Lens rejoindre le R.C.L au début des sixties (1962). Bernard, le cadet né à Montigny-en-Gohelle, le suit quelques mois plus tard et voilà les deux frangins réunis une seconde fois pour signer ensemble quelques belles pages de l'histoire des « Sang et Or ». Pour le club artésien, ça se résume à une place sur le podium en 1963-64 et le reste dans le ventre mou du classement.


Très vite, les observateurs remarquent les qualités de Georges. Titulaire à Lens dès l'âge de 16 ans et demi, il rejoint naturellement l'équipe de France (1ère sélection contre la Bulgarie en 1963) qu'il fréquente durant une bonne décennie (dernière cape en 1973 face au Portugal) pendant que Bernard, jugé plus dilettante sur un terrain pour ne pas être vulgaire, passe à côté du maillot frappé du coq tout au long de sa carrière. Jalousie. Pas du tout. Les Lech s'entendent comme deux larrons en foire et jouent pour leur seule joie de se retrouver ensemble sur le pré. Mais en 1968, Nanard et Jojo font leur révolution et rejoignent l'Est de la France. Le premier trouve refuge à Nancy tandis que Georges part à Sochaux. Même pas deux cent bornes de distance. Pas trop éloigné pour le gigot du dimanche en famille. Les Lech brothers connaissent des fortunes diverses dans leurs nouveaux clubs respectifs. En fait Bernard évolue en D.2 mais goûte à la joie d'une montée parmi l'élite en 1969-70 et participe activement au maintien des Lorrains en D.1 la saison suivante (31 matches, 7 buts). Georges, de son côté, évolue toujours dans le ventre mou du championnat avec les Lionceaux (entre la 9ème et la 12ème place) en claquant sa petite dizaine de buts par an. Au cours de sa dernière campagne sochalienne, Jojo chope quand même une médaille de bronze avec son club qui termine sur la troisième marche du podium (1971-72).

A Reims, les Lech Brothers ont pris un peu trop de la bouteille.

A la fin de son contrat avec l'écurie Peugeot, Georges décide de rejoindre son frère, arrivé un an plus tôt, à Reims. Histoire de resserrer les liens familiaux et faire péter quelques rôteuses toujours pour accompagner le dessert après le repas familial. Réunis pour la troisième fois dans leur carrière, la Lech connection a cependant un peu de mal avec le football champagne. Les bulles peut-être mais surtout à cause de la présence de Delio Onnis d'abord puis Carlos Bianchi ensuite qui leur volent la vedette et un sacré Fanny au bar au vu du nombre de buts inscrits par les goleadors argentins avec le Stade de Reims. Pour le coup, les deux frangins jouent vraiment les yeux fermés et ont des difficultés à se trouver sur le terrain. C'est alors que Bernard quitte Reims pour Angers voir les Squaws (le S.C.O en fait) à l'automne 1975, où il gagne le titre de champion de D.2, une nouvelle montée en D.1 et l'ascenseur la saison suivante (1977). Georges, resté seul à Reims, joue son dernier match pro contre Lens, comme un clin d’œil de l'histoire, et termine sa carrière à l'issue de la saison 1975-76 suite à une blessure récurrente à un genou mal soigné avec un solde créditeur de 397 matches en D.1, 117 buts inscrits et 35 sélections en équipe de France. Bernard la joue désormais en solo. Après l'épisode à l'Ouest rien de nouveau, le cadet des Lech qui ne roule pas en Opel signe un contrat de deux ans à Paris, l'autre, le Paris Football Club (1977-79). En D.2. Et rebelote. Montée, joie, euphorie et ascenseur la saison d'après. Son dernier match, il le joue contre Valenciennes, le 1er juin 1979. Finalement, les Lech ont le Nord bien dans la peau et aiment les histoires qui se terminent pas trop mal. Auprès de la famille.


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