BIO EXPRESS DEGRADABLE. Dominique Baratelli.


Avec ou sans moustache, Dominique Baratelli est un grand gardien de but, non pas par la taille (1,77 m) mais par le talent qui s'exprime par une présence efficace dans sa surface, doté en outre d'un flair de fin limier pour arrêter les pénalties - sa grande spécialité - ou sortir dans les pieds des attaquants adverses. A croire que Doumé (ça c'est pour les potes) joue à plusieurs dans les cages tant il compense son manque de physique à l'Allemande par un don du placement inné et des réflexes hors du commun. Peut-être pour ça qu'il s'appelle Baratelli et non Baratello, parce que ce gars joue au pluriel.


Doumé débute donc sa carrière professionnelle à la fin des 60's à l'AC Ajaccio après avoir été formé au Cavigal de Nice, sa ville natale. Dans la cité corse immortalisée par Tino Rossi, Baratelli joue des polyphonies digestes dans les bois tous les week-end et s'impose comme le taulier naturel de l'équipe. Normal pour un gardien. Plutôt que postillonner sur les premiers rangs d'une salle locale, Doumé crache sur ses gants pour une meilleure prise de balle et enchante le public ajaccien par ses prestations exemplaires qui dépassent le cadre de l'Ile de Beauté. 1971. Dominique Baratelli le Niçois retourne naturellement au bercail et signe à l'OGC Nice, un des clubs phares de l'époque. Et là pareil, Doumé en impose. La Côte d'Azur est son paradis, le stade du Ray sa maison. Il enchaîne alors les festivals dans sa surface. A deux pas de Cannes, Baratelli mérite une montée des marches et s'octroie une première palme internationale en 1973 en rejoignant la sélection tricolore. Rien à dire. Mais un Baratelli sous pression a parfois du mal à tenir le haut de l'affiche et manque de peu le premier rôle en équipe de France à la suite de cagades peu habituelles dans son club qui lui coûtent sa place en équipe première, pour causes de blessures d'abord, et un petit moment de déprime ensuite à la suite d'une humiliante défaite face à l'AS Nancy-Lorraine de Platini qui lui plante 4 buts (défaite 7 à 1 à domicile) au cours de la saison 1977-78. A la fin de cette même saison, Platoche en rajoute une couche en finale de la Coupe de France, en marquant l'unique but de la victoire nancéenne face à des Niçois archi-favoris mais battus. Pas grave. Il est quand même du voyage pour le mondial argentin en qualité de n°2, derrière Bertrand-Demanes, qu'il remplace au pied levé en cours de match contre l'Argentine mais ne peut stopper le missile victorieux que lui envoie Luque dans cette rencontre de la mort pour les Bleus qui signifie un retour at home. Il n'est d'ailleurs même pas titulaire lors de la dernière rencontre au goût de P'tit Lu face à la Hongrie, Hidalgo décidant de faire jouer les coiffeurs et Dropsy dans les cages.

Baratelli, tout chagrin, décide alors de passer un cap. Il quitte Nice à la sortie de cette Coupe du Monde et signe au PSG qui est à la recherche d'une équipe ambitieuse. Mais le Paris St Germain à la fin des 70's et au tout début des années 80, c'est pas les Champs-Elysées un soir de juillet 1998. Baratelli perd alors ses illusions et sa place en équipe de France. Mais comme Paris est magique, 1982 marque le retour de Doumé chez les Bleus à la faveur du premier titre national du PSG (victoire en Coupe de France). Du coup Hidalgo se rappelle à son souvenir et décide de l'appeler pour la Coupe du Monde en Espagne, mais pas en tant que titulaire. Durant le stage de préparation à Font-Romeu, Doumé voit rouge (et noir, c'est un Niçois merde, s'en bat les reins de Stendhal ou de Jeanne Mas !!!) et se prend le chou avec le sélectionneur. Palabres, discussions tendues. Baratelli ira chez les Espingouins mais pourra toujours courir pour garder les buts. Hidalgo choisit un vrai nain comme titulaire, le dénommé Etorri, qui lui a vraiment un tête à écouter du Michèle Torr dans sa dodoche. Doumé participe donc à l'épopée des Bleus en Espagne sur le banc, la moutache mauvaise. A plus de 30 ans, il sait que sa chance est passée de revêtir une nouvelle fois le maillot frappé du coq.

Dès lors, il se consacre à son club et remporte l'année suivante une deuxième Coupe de France consécutive avec le PSG qui torche les Canaris en finale. Ses deux dernières années à Paris sont plutôt mi-figue mi-raisin. Le club de la Capitale à des difficultés à devenir un grand de France et d'Europe, puis il est mis en concurrence avec Jean-Michel Moutier (un ancien Nancéen tiens, tiens, vont pas le lâcher les Lorrains) lors de son ultime saison, qui lui pique carrément sa place après un match pourri et une défaite humiliante contre les voleurs de poules de Vidéoton en Coupe d'Europe. Il est temps pour lui de tirer alors sa révérence et retourner dans son Sud natal. Trop marre de la Capitale et du foot...






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