BOB MARLEY KIFFE LE F.C NANTES.


Mercredi 2 juillet 1980, Bob Marley est en tournée du côté de Nantes. Le concert ayant lieu dans la soirée au parc des expositions de la Beaujoire, The King of Reggae zappe la balance dans l'après-midi et en profite pour se rendre, en passionné de foot qu'il est, à la Jonelière (le centre d'entraînement du F.C Nantes) et saluer le capitaine Henri Michel, qui semble complètement défoncé par les vapeurs de beuh du Jamaïcain. Et on ne parle pas de l'autre au fond avec son costume violet (ou presque), visiblement sous l'emprise de la THC, qui regarde la scène comme absent et hagard à la fois. 


Un rendez-vous informel qui donne lieu à un petit match amical (un cinq contre cinq) placé sous le signe de Jah entre les musiciens du rastaman et les Nantais, représentés par Loïc Amisse, Gilles Rampillon, Bruno Baronchelli, Jean-Paul Bertrand-Demanes et donc Henri Michel. La partie dure quarante-cinq minutes, soit une mi-temps, durant laquelle les Wailers surprennent leurs adversaires par un niveau de jeu bien au-dessus de la moyenne. Il faut dire que Bob et ses collègues sont habitués à ce genre de confrontation, eux qui tapent souvent dans le ballon partout où ils se rendent lors de leurs tournées (et pas que d'ailleurs). C'est donc sans surprise que les visiteurs d'un jour ouvrent le score. « C'étaient pas des charlots, raconte Bertrand-Demanes qui plonge dans ses souvenirs, ça jouait ! Bob jouait assez bien au football, un vrai passionné de ballon rond ». D'ailleurs le leader des Wailers inscrit deux buts au cours de la partie, pas suffisant cependant puisque le team nantais finit par l'emporter par un petit but d'écart (4 à 3). Cette rencontre, c'était « un pur moment de bonheur » pour Gilles Rampillon qui n'a jamais goûté à l'herbe pure en dehors de la verte pelouse de Saupin. 

Après le match, les adversaires se quittent bons amis. Bob Marley offre aux Nantais un exemplaire dédicacé de son dernier album « Uprising » tout juste sorti (le 10 juin sur Island/Tuff Gong), lequel deviendra plus tard disque d'Or aux States et de Platine en France. Les Jamaïcains repartent quant à eux avec un maillot des récents champions de France. De quoi ravir tout le monde. Et une poignée de mains devenue célèbre entre le capitaine nantais, vêtu d'un maillot du Pérou (ou bien de River Plate) et Bob Marley qui pose fièrement avec la tunique floquée du sponsor Europe 1. Le soir, les Wailers jouent devant 8.000 spectateurs enfumés comme des renards. Dans la foule, on retrouve d'ailleurs les joueurs du FCN invités pour l'occasion. Moins d'un an plus tard, le roi du reggae meurt d'un cancer généralisé (11 mai 1981) issu d'une vieille blessure au pied contractée au cours d'un match de foot avec des journalistes à Paris en 1977. Les médecins n'eurent de cesse, à partir de ce moment, d'interdire la pratique du football à la légende aux dreadlocks !

Jah Canaris !

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1 Commentaires

  1. Perú or River Plate, because Perú was Adidas and with the FPF shield and River shirt at that time was similar the one Michel wore

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